J'ouvre les yeux.

J'ouvre les yeux et je réalise que le blog n'a pas disparu !

 

Battement de coeur : un article de ... 2018 ?

 

C'est Fraise, de son lointain pays, qui écrit. Je lis avidement, je m'abreuve des mots, et s'ensuit très vite un besoin vif. Lire, lire le blog depuis les débuts. Comprendre qui on était, qui j'étais aussi, à travers les mots et les images.

 

D'abord, l'humour vif de Fraise, qui m'a beaucoup fait rire. Ses mots toujours joliment adaptés, son amour de l'absurde et sa haine des devoirs qui la font vivre dans une fuite constante. Son amour d'une profondeur insondable pour Gintama. Ses talents d'écrivaine, qui même en peignant la mort, peigne aussi la métamorphose vers une vie autre, libérée de ses démons. Tu es si drôle, attachante et grande aussi, classe, subtile (même avec tes allusions perverses). Quelle amie.

 

Puis moi, surtout au travers de vos mots, car les images ont disparu (n'est-ce pas plus mal ?). Moi qui à quinze ans et demi, et jusqu'à il y a peu (6 mois ?) n'avait d'yeux que pour moi-même ! Pas une seule fois je n'ai fait référence à vos articles, ou cherché à communication avec vous, à parler de vous comme vous l'avez fait de moi. "Boss" autoproclamée, j'étais surtout enfermée dans mes propres protections, toujours à fleur de peau, se sentant dévaluée par la moindre de vos qualités, devant briller par tous les moyens, en toute situation, sur tous les sujets. Ca a donné des trucs complètement dingues ! Typiquement ; tout se passe bien, les multiples publications d'openings, endings, réflexions sur Gintama, Samurai Champloo, Durarara, Baccano, One Piece se suivent paisiblement, quand tout à coup ! Un texte heurtant, abrupt, froid dans lequel je ne me reconnaît même plus. Ca tombe de nulle-part, et aujourd’hui que je me relis, je suis toute gênée de l'absurdité et de la violence de cette réaction ! Je ne vous voyais pas telles que je vous vois aujourd’hui, maintenant que je laisse la carapace derrière moi.

 

Banane nous a ensuite rejointes. Tu t’excusais souvent des longs textes apparemment décousus que tu postais. Mais ils ne sont pas si décousus que ça ; quand je lis celui sur le vélo que tu viens d’acheter, c’est cette belle liberté qui te porte. Quand tu parles des devoirs, de l’ennui, de ta sœur qui n’est pas revenue à la maison, de ton journal ami Pierre, de la grenouille, c’est des fragments de toi à ce moment, avec cette belle énergie malgré qu’il faut le dire, on s’est fait chier au lycée.

 

Cookie, à qui j’ai toujours collé l’étiquette d’être distante, secrète, très pointilleuse sur quelques sujets et spécialement susceptible avec moi. Tu t’es pourtant confiée ici, sur tes inquiétudes de ne pas réussir à passer en L, sur ta peur de ne pas t’intégrer à tes nouveaux amis de seconde, tu as répondu à mes message de colère avec patience, tu nous a fait partager avec beaucoup d’affection tes animes préférés, les séries et les musiques qui te plaisaient ; juste par plaisir de partager. Bien loin de ces clichés que je te colle à la peau depuis plus de 10 ans.

 

Litchie, perdue sous un monticule de travail, tu as pourtant posté quelques articles bien drôles, et de beaux dessins que je n’ai jamais voulu commenter car j’étais jalouse. Ils étaient très intéressants, tes dessins, le travail de texture, d’atmosphère, l’observation de l’anatomie, le travail de la tablette. Je ne comprends pas ces études qui broient les élèves, leur font payer trop cher l’audace de suivre leurs rêves en les étouffant sous les demandes, la peur de ne pas percer, qui tuent dans l’œuf l’envie et assèchent la créativité.

 

Nutella, toi que j’ai quittée en si mauvais termes, nous deux rongées par la pression de la réussite, d’être la première pour exister, pour aller à la meilleure prépa, sans savoir vraiment ce qui nous attendait, ni si ce que nous faisions était vraiment ce que nous voulions faire. J’avais oublié que je te connaissais dans un contexte J’avais oublié que tu nous avais un jour confié avec délicatesse tes incertitudes sur la vie, l’envie de faire des régimes, l’importance de faire tes morceaux de violon, l’importance de l’orchestre. L’affection que tu avais pour ta petite sœur et les situations délicates dans lesquelles te mettait ta grande sœur. Les cours d’un ennui mortel, One piece et les Cure, les cours de cuisine, et tes poèmes. Et bien sûr aussi, ton humour décapant et ton amour pour Cookie. Je m’excuse d’avoir occulté tout ces aspects de toi qui nous auraient rapprochées si j’avais pu te voir autrement qu’une rivale, stérile vision dans mon monde à œillères d’alors.

 

Vanille, si enthousiaste d’être avec nous, et qui partageait sa bonne humeur à la pelle.

 

Et un dernier, qui ne fait pas partie de la team Frigo, mais vous savez de qui je parle bien que je ne l’ai jamais abordé ici, secret protégé, non exhibé comme ce faux amour que j’ai tant dessiné. Il m’a aimée sans faux semblant, très simplement et sincèrement dès le début. Et depuis 2012, nous sommes toujours côte-à-côte. Ca va bientôt faire 7 ans, alors forcément je suis un peu guimauve et j’me lâche.

 

Voilà mes amies. Je pense à vous, et j’ai l’impression, enfin, de savoir à quel point vous êtes précieuses et combien je vous dois, moi aussi, de bon temps passé et d’apprentissage. J’ai hâte que tu reviennes Fraisouille et que l’on puisse te squatter pour passer du bon temps. Je t’aime. Et je vous aime.

Une chantilly qui laisse tomber ce qu’elle n’est pas (un caca nerveux) et qui révèle enfin ce qu’elle est : une VRAIE VRAIE CHANTILLY.

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